Réflexions

T’as le ticket ?

EuroMillions : un ticket gagnant trouvé dans la rue lui rapporte 12 millions d’euros net. On appelle ça la chance. La chance a cependant plusieurs visages et la meilleure façon d’avoir de la chance, c’est de se la créer dans sa tête. La chance de pouvoir manger, la chance d’être en bonne santé, la chance d’avoir des amis… . Il est cependant vrai que pour certains d’entre nous, c’est un exercice beaucoup plus difficile car les options générales considérées comme chance sont bien peu nombreuses. Il faut alors creuser, se dire que ça pourrait être plus grave, que la situation pourrait être pire, que j’ai de la chance dans ma malchance. Bref, c’est mental. Mais voilà, le mental n’est pas toujours au beau fixe. Le mental est comme un muscle, il faut l’entretenir, le bichonner, l’exercer. On peut même tricher avec lui, à force de se dire que c’est une pure merveille, notre mental se met à y croire et à chercher la fleur dans le champ de merde. Excusez pour la comparaison !

Chaleur
Que n'avons-nous pas dit au sujet de la Canicule de ces derniers jours ? Merci Canicule d'avoir donné à nos conversations de si intenses sujets, d'avoir animé nos séances où nous ne savons de toute façon pas que dire, d'avoir donné un vrai motif de conversation à notre voisine grabataire et dure de la feuille. Que de paroles magnifiques échangées au gré de la sueur, emballées de moiteur collante et de transpiration suffocante. Notre déo nous a lâché depuis bien longtemps, nos aisselles poisseuses, que nous gardons soigneusement plaquées contre le torse commencent à fermenter. Le slip est fermement collé depuis bien longtemps et les fesses bien serrées le conditionnent à jamais à une lente agonie. Vive la chaleur, vive l'été, vive le réchauffement climatique.
Au fait, rien de nouveau sous le soleil, mon père et mon grand-père nous racontaient déjà la même histoire.

Vive la saucisse

Retranchons-nous une bonne fois pour toutes sur un sujet brûlant d'actualité : Faut-il piquer la saucisse ? Ce sujet grave et particulièrement angoissant mérite notre plus profonde réflexion.
Premièrement, qu'est-ce que nous a fait cette si mignonne saucisse pour mériter un tel châtiment ? Elle n'a rien demandé, elle ne fait pas de bruit et se laisse dorer au gré du grill et de la fournaise brûlante du charbon de bois. Jamais elle ne gémit. Par contre elle sue. Et elle a su. Qu'est-ce qu'elle a su ? Elle a su suer et nous susurre d'être bien sûr ne pas la piquer. Une bonne sauce sure évitera toute fissure et roussissure. C'est sûr, ça rassure !!!
Bon appétit.

Cigogne

La cigogne se porte de mieux en mieux a-t 'on pu lire dans les potins du coin. Et bien tant mieux. Car sans elle point de bébé. Et notre taux de fécondité de 1,54 enfants par couple suisse qui n'en finit de pas de baisser. Mais alors, que se passe-t'il ? Les cigognes font-elles grèves ? Apparemment, plus il y a de cigognes, moins il y a de bébé. Les bébés sont-ils trop lourds ? Les cigognes ont-elles moins de force ou est-ce tout simplement de la nonchalance ? Bref, plus il y a cigognes, moins il y a de bébés. Subissons-nous un embouteillage de cigognes, un bouchon de cigognes ? La question ne va certainement pas être élucidée de sitôt et si par bonheur, le facteur vous apporte un faire-part de naissance inattendu, c'est que le trafic "cigognier" n'est pas encore tout à fait périmé.

Peut-on échapper au temps ?
Voilà le sujet de dissertation du bac français 2019 de philosophie. Quelle question ! dirons certains d'entre-nous. Et là, je pense à tous ceux pour qui le travail reste le point central de leur vie, à ceux qui n'ont pas forcément le temps de penser à ces "futilités", ayant bien autres choses à faire qu'à perdre son temps. Du temps, pour les gens passionnées, curieux, imaginatifs et créatifs, il n'y en aura jamais assez ! La passion remplit le temps, la curiosité le rend attractif, l'imagination l'embellit et la créativité lui donne des couleurs. Le temps est alors mis en valeur, il prend forme et rayonne. Il redonne alors toute sa valeur à celui qui l'a utilisé. Le temps est alors au service de celui qui en fait quelque chose. C'est la seule façon pour ne pas rester esclave du temps. La question "peut-on échapper au temps ? " reflète bien les préoccupations futiles d'une époque où l'on est en train d'oublier que le temps ne peut nous mettre en valeur que si on l'a mis en valeur au préalable. 

Nous sommes allés, quelques amis, mon épouse et moi-même, passer quelques jours près de Marseille. J'y ai rencontré des gens de là-bas, magnifiques, souriants, accueillants et ouverts. Et puis, en examinant de plus près les touristes du moment, j'ai vu en eux des gens discrets, ne causant que rarement ou à mi-voix, scotchés sur leur téléphone portable. En leur disant bonjour le matin, ils nous ont également dit bonjour mais que se serait-il passé si nous n'avions pas commencé ? Et puis je me suis demandé si notre joie de vivre, notre sens de la communication, notre grain de folie les dérangeait, s'ils n'avaient tout simplement pas envie d'échanger. Nous n'aurons pas la réponse.
Et là, je félicite le personnel, les hôtesses, les sommelières, le gens de l'accueil de garder ce sourire magnifique devant la morosité touristique.

Cette semaine, j'ai perdu un grand ami avec qui j'ai passé 30 ans de collaboration, de sincérité et de confiance sans faille. Doté d'un humour décapant, érudit et curieux de la vie, il nous quitte à la suite d'un cancer foudroyant. Toute sa vie, il a cherché à savoir quand on part, où on part et pourquoi on part. Maintenant, il a trouvé mais ne peut pas nous le communiquer. Et pourquoi le savoir ? Ce serait comme connaître la fin de l'histoire avant d'avoir terminé le livre.
Vivons pleinement chaque jour comme si c'était le dernier. 

Je me suis occupé récemment d'une personne dont les affaires ont mal tourné momentanément. Cette situation a engendré de nombreuses poursuites pour factures impayées. Après avoir examiné la situation, refait de l'ordre, réuni diverses personnes pour l'aider administrativement, nous avons redressé la situation et remis l'affaire sur les rails. J'ai rencontré beaucoup de solidarité devant un cas tout compte fait très bénin et courant : un divorce, le départ de la personne qui assurait la gestion, un coup de mou au mauvais moment, bref, la routine qui peut arriver à chacun d'entre nous.
Beaucoup de solidarité, oui, mais sauf chez les banques. Autoritaires, punitives et dictatrices, elles n'ont laissé entrevoir aucune négociation, aucun geste ni aucun mouvement d'aide.  Bien au contraire, elles punissent ceux qui sont en difficultés par 
des taux d'intérêts élevés, elles mettent sous séquestre vos comptes et exécutent des prélèvements automatiques.
L'adage reste d'actualité : on ne prête qu'aux riches.

En suivant à la lettre leur GPS et après s'être trompés deux fois de localité, deux joueurs du FC Heiden sont finalement arrivés au terrain de foot vingt minutes avant la fin du match !  A consulter son GPS pour n'importe quoi, on va finir par confondre son lit avec celui de la voisine !  Ce sera de toute évidence la faute de votre GPS.
Soyez infidèles … à votre GPS.

Evolution
La semaine passée, je parlais d'un retour de froid. Ce n'était rien comparé au retour de la neige de ce week-end. Ça a l'immense avantage de nourrir nos épisodes de déserts conversationnels et de remplacer la traditionnelle "Quelle cuite il fait aujourd'hui ! " par la subtile et enrichissante remarque "C'est dingue ! Toute cette neige au mois de mai !".
C'est rassurant, nous évoluons.